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Des embauches de plus en plus précaires

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Si le CDI reste la forme la plus répandue d’emploi, et de loin, les embauches se font de plus en plus en contrats précaires, voire très précaires.

Alors que le chômage n’en finit plus de progresser, la précarité augmente-t-elle pour ceux qui trouvent un emploi ? Oui, à en croire l’explosion des embauches en contrats précaires. Selon une étude du ministère de l’Emploi publiée jeudi [24 juillet 2014], près de 92 % des intentions d’embauche étaient des CDD et des missions d’intérim en 2012 !

Pire, la tendance se dégrade. Depuis 2000, la part des intentions d’embauche en CDD a bondi de 11 points, passant de 38,5 à 49,5 %. Une évolution seulement partiellement compensée par la baisse de la part de l’intérim (- 8 points).

Mais lorsqu’on se concentre sur le nombre total de salariés du secteur privé concurrentiel bénéficiant de la protection du contrat à durée indéterminée (CDI), le constat est bien différent. Ils sont 15,4 millions sur 17,8 millions à avoir un contrat durable, soit 87 % du total.

Mieux, cette part est quasiment stable depuis 2000. Il faut dire que le CDI comme forme quasi exclusive d’emploi avait déjà été battu en brèche au cours de la période précédente. Entre 1984 et la fin des années 1990, “la part de l’intérim avait été multipliée par quatre (…), tandis que celle des CDD avait plus que doublé“, faisant chuter la part des CDI de plus de huit points.

Il n’empêche, l’immense majorité des salariés français du privé jouissent toujours d’un CDI.

Les jeunes et les ouvriers en première ligne

Comment expliquer le maintien de la part de CDI dans l’emploi total alors que les embauches en contrats précaires dominent ? Tout simplement parce que nombre de ces contrats précaires sont en fait des CDD de plus en plus courts. Depuis 2000, la part des intentions d’embauche de CDD de moins d’un mois, voire d’une semaine, a fortement progressé pour atteindre près de 40 % des contrats courts, alors que celle des CDD de plus d’un moins a, au contraire, légèrement baissé.

Les contrats très courts viennent se substituer aux CDD plus longs“, observait l’économiste Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, pour l’Agence France-Presse fin juin. “On ne parle plus de précarité mais d’hyper-précarité, avec un enchaînement continu de contrats très courts pour les mêmes salariés“.

Un constat qui avait conduit les partenaires sociaux à décider d’une surtaxation des contrats courts dans le cadre de leur négociation sur la “sécurisation du marché de l’emploi” début 2013. Depuis juillet 2013, la cotisation d’assurance-chômage est ainsi passée de 4 à 7 % pour les CDD de moins d’un mois et à 5,5 % pour les CDD d’un à trois mois.

Mais les CDD de remplacement, les contrats saisonniers et l’intérim ont été épargnés, ce qui limite la portée de la mesure. D’après les derniers chiffres du ministère du Travail disponibles, la part des CDD dans les embauches a d’ailleurs atteint un nouveau record au quatrième trimestre 2013 à 83,7 %. Les contrats de moins d’un mois ont continué d’augmenter (+ 4,1 % sur un an).

Cette précarisation du marché de l’emploi touche en tout premier lieu les jeunes. Alors qu’en 1982 plus de 80 % des 15-24 ans salariés étaient en CDI, ils ne sont plus que 50 % en 2012 (contre 90 % pour les 25-49 ans) ! Même une fois retirée la proportion de jeunes en contrats d’apprentissage, l’écart avec les 25-49 ans reste considérable : 22,9 % des moins de 24 ans ont un CDD, contre à peine plus de 7 % pour les 25-49 ans. Le contrat précaire apparaît donc dans ce cas un passage quasi obligé de début de carrière.

Des ouvriers embauchés en intérim

La dégradation des conditions d’embauche des jeunes a toutefois essentiellement eu lieu entre 1982 et 2000 et est comparable à celle observée pour les 25-49 ans. Au final, un jeune salarié, comme un salarié de 25-49 ans, est quatre fois plus souvent intérimaire (respectivement en CDD hors apprentissage) que sous un autre contrat hors apprentissage en 2012 qu’en 1982 !

Les catégories socioprofessionnelles ne sont pas non plus toutes logées à la même enseigne. La précarité touche surtout les ouvriers. La part des intentions d’embauche en contrats temporaires pour les ouvriers est de 10 % supérieure à celle des cadres. La plupart du temps (70 %), cela passe par de l’intérim.

À l’inverse, la précarité des autres catégories passe plutôt par des CDD.

La fonction publique pas épargnée !

L’étude des services statistiques du ministère du Travail permet au passage de tordre le cou à une idée reçue selon laquelle la fonction publique ne serait pas touchée par la précarité de l’emploi. Dans la fonction publique territoriale et à l’hôpital, la part des contrats temporaires est même plus élevée que dans le privé. Chez les jeunes, la part des contrats temporaires monte même à 60 % !

Le Point


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